Exclusif SPVM
Hier avant midi, branle-bas de combat un peu partout sur les différents médias sociaux, Luka Magnotta, le “Canadian Psycho” serait sur le chemin du retour vers Montréal. Aussitôt courriels, téléphone avec l’agence France Presse, évidement ils veulent des images, c’est normal, cette histoire intéresse le monder entier. Cependant, personne ne sait avec certitude à quel heurt va atterrir le méchant moineau et surtout à quel endroit. P.E.T, Mirabel, Ottawa, piste privée à Dorval, une après-midi à entendre des suppositions et des Ouïes dire. Quant à moi, je n’étais pas préoccupé quant à savoir à quel endroit l’avion se posera, mais plutôt de savoir si les médias aurons accès à des images.
Vers 17:10, je reçois de bonnes informations de la part d’un collègue qui m’informe que le lieu sera l’aéroport Mirabel. Il ne pouvait pas y avoir pire endroit, l’heure de pointe déjà entamée, parcourir ces 50km s’annoncent pénible. Néanmois je réussis malgré tout à me pointer 5 minutes avant l’arrivé de l’avion ou plusieurs membres des médias et quelques voyeurs, son venu se positionné contre la clôture de l’aéroport. Peu de temps après, un gros Airbus 310, aux couleurs de l’armée royale du Canada, se pose sur la piste. Ayant déjà photographié cet avion, ce n’était pas un dangereux criminel que je suis habitué de voir sortir par la porte, mais bien la famille royale comme ce fût le cas au Nouveau-Brunswick le mois passé.
L’avion passe devant l’attroupement médiatique, nous avons eu amplement le temps de le photographier, cependant, comme on le doutait si bien, l’avion est aller se caché derrière un immeuble sur la piste, de sorte que les médias n’ont pas eu accès au débarquement du prisonnier tant convoité. Un cortège policier quitte l’aéroport avec M. Magnotta à bord, passe devant l’attroupement médiatique et quitte vers Montréal sous haute escorte policière. Même l’hélicoptère de TVA était là, j’avais l’impression que Madonna était arrivée en ville !!!
Aussitôt que les policiers ont passé devant moi, c’était la course jusqu’à ma voiture ou j’ai travaillé à la vitesse de la lumière pour transmettre mes photos à l’agence. J’ai quitté l’aéroport de Mirabel vers 20:40, avec le sentiment du devoir accompli, malgré les difficultés à me rendre à l’aéroport, j’ai pu dire mission accomplie.
Vers 22:30, je reçois un courriel d’un collègue de l’agence France Presse, contenant une dizaine de photos, prises par un photographe de la police. J’ai compris que ces photos ont été prises par le service de police afin des distribué au grand public, des photos POOL comme on les appelle. Normalement, les photos POOL, sont donné aux médias dans des évènements majeurs tels que: Photos des puits durant une course de F1, question de limité le nombre de photographes, poignés de main entre deux présidents dans un lieu clos par manque d’espace ou encore accès limité à la pose d’équipement tel que le RedBull Crashed Ice, où il n’y a qu’un seul espace pour installer une caméra en “remote”. Bref, les photos POOL sont là pour donner aux médias, des images qui ne peuvent pas être captées par les autres médias.
Cependant, hier c’était différent, car il n’y avait pas un manque d’espace, il y avait de la place pour en masse de médias et le fait que la police fournie de photos aux médias me laisse perplexe. Au fond, la police aura toujours un accès privilégier face à un accusé, car ils l’escortent jusqu’au centre de détention. Je ne pense pas que c’est à la police de jouer le rôle des médias. La police dépasse et de loin sont mandat en agissant de la sorte. La police aurait pu très bien apporter la presse sur le tarmac de l’aéroport et ainsi offrir l’occasion aux médias de prendre des images. Si la police craignait pour la sécurité de Magnotta, il n’avait qu’à fouiller les médias, comme c’est le cas dans un G20 ou encore quand la famille royale visite le Canada. Hier, la police à dépassé sont mandat en jouant le rôle de média ou plutôt d’agence de presse, en fournissant photo et vidéo et c’est là le danger. Nous avons besoin au Québec, des médias, des forces de l’ordre et la justice indépendante l’une de l’autre, sinon il y a un sérieux danger de liberté de presse. Quand tout le monde couche ensemble, c’est la population au complet qui risque de se faire fourrer…
En gardant les médias à l’écart et en ayant un accès privilégier au sujet, c’est évident qu’elle a accès a du contenu exclusif !!!
Et moi dans tout ça, comme mes collègues, je me réveille ce matin en observant qu’ un peu partout dans le monde, ayant eu un accès privilégier, c’est les images de la police qui fait le tour du monde. Ayant vécu le lock-out au Journal de Montréal pendant plus de 2 ans, je savais que mon travail serait fait par des scabs, je m’y attendais d’ailleurs. Jamais je n’aurais pensé qu’un jour, ça serait la police qui jouerait au scab, car au fond c’est de ça qu’il s’agit, alors que j’aurais pu faire les images, la police à préférer tenir les médias à l’écart et fournir SON matériel EXCLUSIF SPVM.
