Hier soir, direction Métropolis, afin de faire quelques photos pour The Gazette, du réalisateur et musicien Émir Kusturica dans le cadre du festival de jazz de Montréal. Étant un fan fini du cinéma de Kusturica, c’était pour moi un honneur de faire des clichés de cette légende vivante. Récipiendaire de plusieurs prix à de nombreux festivals, Kusturica à remporté entre autres deux Palmes d’or à Cannes pour Papa est parti en voyage d’affaires et l’excellent Underground. À cela s’ajoutent des films comme Chat noir, chat blanc, Le temps des gitans, La vie est un miracle, Arizona Dream…
Je me souviens encore très bien de mon époque au Cégep de St-Laurent en cinéma, ou le mythique Henri-Paul Chevrier, nous présentait des films polonais, serbes, ou encore en allemand, en sous-titres anglais svp, à 9:00 am. Un peu tôt pour se concentrer sur Tito et Staline ou encore sur des résistants clandestins enfermés dans une cave à Belgrade. Néanmois, cette ouverture sur le monde, cette fenêtre grande ouverte sur la Pologne, la Serbie, l’Argentine ou la Suède, m’a énormément conscientisé sur les problèmes présents dans le monde et m’a aidé à me forgé un regard politique différent.
Kusturica est pour moi un magicien, reprenant des thèmes délicats en les traitant avec une magnifique sensibilité humoristique, apportant ainsi un regard différent et divertissant, tout en exposant une situation sociale injuste face aux pouvoirs abusifs politiques. J’ai grandi avec Émir Kusturica, pas en taille, mais bien en tant qu’humain, il a su créer en moi un révolutionnaire critique tout en y ajoutant une joie de vivre que seul lui sait donner.
Bref, j’y étais hier soir, comme d’habitude à ses pieds, la bouche grande ouverte, mais la caméra bien en mains, car je devais quand même rapporter du matériel puisque j’y étais seulement que pour 3 chansons. Voici donc quelques photos de ma soirée d’hier avec Émir.